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Cerena replace le sol et l'agronomie au tout premier plan

Isabelle Jean (à gauche), Caroline Bertrand et Arnaud Leroy de Cerena : « Notre objectif est de contribuer à l'amélioration de la structure et de la qualité des sols chez les agriculteurs. »B. CAILLIEZ

La coopérative de l'Aisne, Cerena, a choisi de se focaliser sur l'agronomie pour aider ses associés coopérateurs, à mieux connaître leurs sols.

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Le 21 janvier dernier, à Guise, les dirigeants de Cerena ont donné le coup d'envoi à la reconquête de la qualité des sols chez ses associés coopérateurs, en organisant une première journée « Prospective Agronomie ». « C'est à la demande de plusieurs agriculteurs, que nous avons été sensibilisés à la question de la qualité des sols », explique Arnaud Leroy, lui-même associé coopérateur, à Chéry-lès-Pouilly (Aisne) et membre du conseil d'administration de la coopérative, en charge du dossier Agronomie. « Les agriculteurs s'interrogent sur les techniques de travail du sol, l'évolution des taux de matières organiques ou le choix des couverts végétaux. Les problèmes de compaction des sols liés à l'utilisation de matériels de récolte de plus en plus lourds les inquiètent également. Nous avons fait le choix au niveau du conseil d'administration de les épauler dans leur réflexion en mettant en place une démarche qui va prendre forme progressivement. » Les nombreux agriculteurs présents lors de la journée « Prospective Agronomie » du mois de janvier, témoignent de leur intérêt pour le sujet. Ils ont pu à l'aide d'Emile Benizri, professeur à l'université de Lorraine et Aurore Degré, professeur à l'université Gembloux Agrobiotech, en Belgique, se plonger dans le fonctionnement du sol.

Un premier rendez-vous scientifique

Ils ont abordé la structure, la composition chimique, le piégeage du gaz carbonique, le devenir de l'azote, le flux de l'eau, la décomposition de la matière organique, le rôle des micro-organismes et de la micro-faune... et ont pu se remémorer des notions aussi précises que la conductivité, la rétention en eau, la porosité, la plasticité, le rapport C/N ou le pouvoir tampon du sol. Ils ont échangé sur l'impact des différents types de travail, des couverts végétaux, du tassement sur la vie du sol et sur sa fertilité. Ils ont aussi découvert qu'un sol compacté une année donnée, peut le rester pendant quatorze ans ! Ou qu'un sol destructuré pouvait perdre jusqu'à 50 t/ha de terre après une pluie violente.

« Dans la foulée de ce premier rendez-vous, deux groupes agronomiques de dix à quinze agriculteurs, ont été créés et vont travailler sur le sujet en se réunissant deux à trois fois par an, en salle ou sur le terrain, souligne Caroline Bertrand, responsable agroenvironnement de la coopérative. D'autres pourraient également voir le jour. » La coopérative a aussi recruté une responsable agronomique, Isabelle Jean, pour renforcer l'équipe. En parallèle à la prise en compte de la préoccupation sol et agronomie par les équipes techniques, Cerena a fait le choix d'investir avec des partenaires, dans une plate-forme de compostage, toujours dans l'objectif de proposer à ses associés coopérateurs, des amendements riches en matière organique qui vont leur permettre d'améliorer la structure et la qualité de leurs sols.

Blandine Cailliez

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